Prix d’art urbain Pébéo-Fluctuart: Hurdequint
20/07/2022
À l’occasion de la 6e édition du Concours International organisé par Pébéo, rencontre avec Hurdequint
Pouvez-vous vous présenter ? Quelle est votre pratique artistique ?
Épris de skateboard et d’art depuis mon adolescence, j’ai décidé en 2011 de créer The Daily Board, le premier blog sur le skate art. De fil en aiguille, le projet est sorti du digital et est devenu un livre, l’anthologie ‘‘ Skate Art : De l’objet à l’œuvre d’art ‘‘, qui est aujourd’hui distribué dans le monde entier, notamment dans les prestigieux musées de New York, le MOMA et le MET. Suite à cela, j’ai organisé des expositions autour de cette passion, à Lyon et à Bordeaux. D’abord Inking Board, où j’ai fait encrer des skateboards par des tatoueurs, puis Spraying Board, avec des street artistes. En côtoyant tous ces artistes, j’ai développé mon envie de passer de l’autre côté du pinceau. Depuis 2020, sous le nom Rom av.JC, je crée des jarres antiques à partir de skateboards cassés. En plaçant le skateboard au cœur des combats de gladiateurs ou des premières épreuves des Jeux olympiques, je tente de réécrire l’histoire de cette discipline.
Que souhaitez-vous exprimer à travers votre travail ?
Depuis la création de The Daily Board, mon intention est de montrer au monde toute la créativité autour du skate et de l’art. En utilisant exclusivement des skateboards pour mes œuvres, l’idée est de continuer dans ce sens, tout en proposant quelque chose de nouveau. Je suis passionné depuis petit par l’univers gréco-romain et je me suis dit « pourquoi ne pas faire comme si le skateboard avait existé à cette époque ? ». Les Grecs et les Romains ont inventé tellement de choses, dont certaines ont probablement été perdues, alors pourquoi pas le skateboard ?
Quelles sont vos sources d’inspiration en tant qu’artiste ?
Tout d’abord, je suis naturellement influencé par l’univers gréco-romain antique. J’essaie de visiter le plus possible des musées antiques pour découvrir un maximum de formes, motifs, teintes et illustrations sur des céramiques. J’analyse les mosaïques et les sculptures. Lorsque je peins, j’écoute beaucoup d’audio sur l’empire romain. C’est vraiment fascinant, ils ont inventé tellement de choses que l’on utilise toujours aujourd’hui ! D’autre part, je regarde beaucoup d'artistes avec des univers complètement différents du mien. Pour n’en citer que quelques-uns, j’aime beaucoup le travail de Felipe Pantone, Joshua Vides, Martin Ander, Juan Diaz-Faez, Mister Tucks et Greg Gossel.
Y a-t-il un échange ou une rencontre qui vous a particulièrement marqué au cours de votre carrière ?
Je dirais que ma rencontre la plus marquante est celle avec l’artiste Yandy Graffer. Son énergie, son imagination débordante et son talent ont beaucoup influencé mon envie et ma façon de créer mes œuvres. Nous adorons collaborer ensemble et il m’apprend énormément à chaque session. Yandy est d’ailleurs le gagnant de la précédente édition du Prix d’art urbain.
Qu’est-ce qui vous a poussé à candidater à ce Prix d’art urbain ?
Je suis fan de Fluctuart et l’idée de pouvoir être exposé dans ce lieu me paraissait déjà quelque chose d’incroyable. Alors lorsque j’ai vu que les candidatures pour la nouvelle édition approchaient, je me suis dit, pourquoi ne pas tenter ma chance ! J’ai d’ailleurs créé mon œuvre exprès pour l'événement.
Pouvez-vous nous parler de la pièce présentée dans le cadre du Prix ?
“Genesis Manus Ululatus”, ou La Genèse de la Main Hurlante en français, est une légende qu’il me tenait à cœur d’illustrer. Il est important pour moi dans mon art de rendre hommage à la culture skate, alors j’ai voulu rendre hommage à son plus célèbre illustrateur : Jim Phillips. C’est lui qui a créé la main hurlante de Santa Cruz que tout le monde connaît et on m’avait raconté l’histoire, ou plutôt le mythe, puisque je n’ai pas pu vérifier si c’était vrai : l’artiste aurait vu un homme se noyer sur une plage californienne où il se baladait. Il criait au secours et seules ses mains et son visage dépassaient. Il a été sauvé, mais ça a fait beaucoup réfléchir l’artiste une fois de retour à son atelier et il a commencé à dessiner la fameuse main hurlante. Comme j’aime travailler les formes de jarres, j’ai créé ce que l’on appelle un cratère, une jarre qui servait à mélanger eau et vin, à partir de 8 skateboards cassés.
Quels produits de la gamme Pébéo avez-vous utilisés pour votre œuvre ?
Pour mon œuvre, j’ai utilisé la Studio gouache Noir d’ivoire. J’ai l’habitude de travailler plutôt avec de l’acrylique, mais ici j’avais envie d’avoir un rendu plus irrégulier et légèrement plus brillant.
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